Jérémy, agriculteur dans le Loire Atlantique, a annoncé sur Twitter qu’il acceptait désormais les paiements en bitcoin. Je lui ai posé quelques questions par téléphone, voici le premier portrait du blog de J’accepte Bitcoin : celui d’un éleveur qui vend les produits de sa ferme en bitcoins.
C’est parti !
Son parcours, sa ferme
Jérémy est agriculteur, il a 37 ans et est situé dans le département de la Loire-Atlantique. éleveur depuis 2016, il produit de la viande bovine et des céréales. Récemment reconvertit, Jérémy a fait des études dans le domaine énergétique et à commencé dans la vie active dans un bureau d’étude du secteur du bâtiment.
Après quelques années, le contact avec la nature lui manque. Il décide alors de reprendre ses études tout en travaillant dans une ferme.
Puis, il créé La Ferme des Vertes Prairies, sa propre exploitation agricole de 80 hectares.
« Je ne reviendrais en arrière pour rien au monde » confie-t-il sur son site.
Découverte de Bitcoin
C’est un ami qui lui parle de Bitcoin et qui lui insuffle l’idée qu’il pourrait vendre ses produits en bitcoins. A ce moment là, Jérémy ne connaît rien de Bitcoin, si ce n’est qu’il s’agit d’une cryptomonnaie. Pour lui, ce n’est qu’un outil de spéculation « un peu comme la bourse.
Son ami bitcoiner lui recommande alors la série ARTE Le mystère Satoshi.
Et là, il tombe dans le terrier.
« J’ai pris une grosse claque. J’ai compris que Bitcoin n’était pas un objet de spéculation, mais une question d’autonomie. Et cela fait beaucoup écho à ma philosophie de l’élevage puisque je travaille en totale autonomie avec mes vaches.«
C’est ainsi que Jérémy découvre que la philosophie fondatrice de Bitcoin est compatible avec l’esprit de ferme. Il décide alors d’adopter Bitcoin comme moyen de paiement pour ses clients.
Implémentation dans la solution de paiement bitcoin
Jérémy utilise la solution Swiss Bitcoin Pay qu’il a trouvé extrêmement simple à mettre en place et à utiliser.
« Il suffit de créer son compte et de choisir si on veut recevoir les paiements en bitcoins ou en euros.«
Pour le moment, Jérémy convertit les bitcoins encaissés en euros car son entreprise a « beaucoup de charges et un prêt à rembourser« . Et il nourrit aussi quelques craintes concernant la comptabilité et la fiscalité avec Bitcoin. Mais il reconnaît qu’il aimerait « avoir un peu de bitcoins en tant que particulier. »
La réaction des clients
Il est surpris de l’engouement généré par son annonce sur Twitter. « Je ne suis pas habitué des réseaux, c’est mon ami qui m’a aidé à créer mon post et j’ai vraiment été étonné du nombre de réactions positives.«
Comme toujours avec Bitcoin, les détracteurs ne sont pas loin. Sa publication a également réçu quelques piques nous explique Jérémy, notamment une que j’ai trouvée assez drôle (mieux vaut en rire qu’en pleurer) : « les écolos en PLS » (pour le bilan carbone de la viande payée en bitcoins).
Avantages, inconvénients, conseils
Jérémy est au début de l’aventure. Il n’a pas encore eu beaucoup de retombées mais il espère que sa démarche d’accepter Bitcoin comme moyen de paiement lui permettra d’ouvrir sa ferme à une clientèle de bitcoiners.
Mais il reconnaît que tout n’est pas si simple lorsqu’on souhaite accepter Bitcoin. Si la mise en place est facile et rapide, la maîtrise est une histoire. « L’inconvénient, c’est surtout la bonne compréhension, il faut se former à Bitcoin pour bien comprendre l’écosystème et c’est un vaste chantier« .
Quand je lui ai demandé ce qu’il pensait de l’avenir de Bitcoin en tant que monnaie, il m’a simplement répondu : « Si je m’y suis mis, il y a des chances que de plus en plus de personnes s’y mettent. »
- La ferme des vertes prairies pour passer une commande de viande bio en bitcoiin.
- L’application Swiss Bitcoin Pay (lien de parrainage) pour accepter Bitcoin comme moyen de paiement.